Le choc de la Première Guerre Mondiale
Mais si ces auteurs s'intéressent à l'intimité de l'homme, le traumatisme qu'a été la première guerre mondiale n'est pas pour autant absent de leurs œuvres. Voyage au bout de la nuit (1935) de Céline est une grande fresque qui se donne pour tâche de décrire au départ la guerre, puis les colonies, le nouveau monde américain et la pauvreté de la banlieue parisienne française, et surtout de montrer combien aucun de ces mondes n'est positif. Cette fresque est cependant centrée sur le narrateur Bardamu, pour lequel Céline invente une nouvelle manière de s'exprimer, introduisant dans la littérature la langue familière et les ruptures syntaxiques propres à l'oral. Aurélien (1944) d'Aragon raconte l'histoire d'un jeune homme traumatisé par son expérience dans les tranchées et qui se plonge dans une histoire d'amour avec une femme mariée. Il s'agit de montrer combien un événement politique aussi épouvantable qu'une guerre peut avoir des répercussions dans l'intimité de chacun d'entre nous.